Veranstaltungshinweis:
„Que signifie un passeport? J'ai toujours ètè autrichien, partout“ Kokoschka européen? Journée d'ètudes
Studientag / Konferenz Université Paris, Panthéon-Sorbonne & Musée d'Art Moderne Paris
Galerie Colbert, Université Paris Sorbonne; Musée d'Art Moderne Paris
Konzept & Organisation: Marie Gispert, Fanny Schulmann
Oskar Kokoschka (1886-1980) est aujourd’hui considéré comme l’un des artistes les plus emblématiques de l’art autrichien du XXe siècle, aux côtés de Gustav Klimt ou Egon Schiele. Son intégration dans un récit artistique national s’est cependant réalisée tardivement, et a été en prise avec certaines ambivalences. Rejeté par la critique autrichienne pour sa radicalité dans ses jeunes années, c’est au gré de ses déplacements entre l’Autriche et ses nombreux autres pays de résidence que l’artiste a construit sa légitimité, en s’appuyant sur la réception dont il a bénéficié à l’étranger.
Après que Kokoschka a séjourné à Berlin dans les années 1910 puis à Dresde entre 1918 et 1923, la décennie suivante est marquée par de nombreux voyages, notamment en Europe – où il tente notamment d’être accepté par la scène artistique parisienne. Il s’installe à Prague entre 1934 et 1938 et devient alors l’une des principales figures culturelles d’opposition au nazisme, obtenant en 1935 la nationalité tchèque. Son exil en Angleterre en 1938 lui permet de poursuivre ses activités de résistance, et il incarne cette contestation pour de nombreux artistes et intellectuels germaniques qui subissent comme lui cet anéantissement culturel. S’il obtient la nationalité britannique en 1947, c’est pourtant en Suisse romande qu’il s’installe dans les années 1950, où il est soutenu par des institutions muséales mais aussi par de nombreux collectionneurs. En 1961, s’il accepte la citoyenneté d’honneur de Vienne, Kokoschka répond néanmoins au chancelier Bruno Kreisky, qui lui avait proposé de redevenir citoyen autrichien : « Que signifie un passeport ? J'ai toujours été autrichien, partout ».
Ces déplacements constants ont forgé sa croyance dans la nécessité d’une construction culturelle européenne supranationale seule garante, selon lui, d’une paix durable sur ce continent. C’est ce positionnement dialectique, transnational et européen, que cette journée d’études se propose d’étudier, en examinant au gré des interventions comment Kokoschka a tenté d’exister sur différentes scènes nationales européennes, le conduisant à diversifier ses stratégies artistiques. En retour, la critique artistique, comme le monde politique, ont utilisé Kokoschka et son personnage pour participer à la construction de récits, entre tensions nationalistes et diplomatie culturelle, interrogeant notamment les notions d’expressionnismes et de germanité.
Programm
Kokoschka en France et en Allemagne (Galerie Colbert, Université Paris Sorbonne)
(Modération par Sophie Goetzmann)
Accueil des participants et introduction (Fanny Schulmann, Marie Gispert)
Catherine Wermester (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Oskar Kokoschka et l’avant-garde révolutionnaire allemande au début des années 1920
Fiona Piccolo (université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Aperçu de la diffusion de l’estampe chez Oskar Kokoschka par l'intermédiaire du portfolio (1910-1930)
Marie Gispert (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Une “quasi-révélation” ? L’exposition Kokoschka à Paris, 1931
Stéphane Pesnel (Sorbonne Université), Oskar Kokoschka, écrivain expressionniste
Kokoschka et l’Europe (Musée d’Art Moderne de Paris, salle Matisse)
(Modération par Fanny Schulmann, MAM)
Inès Rotermund-Reynard (Institut National d’Histoire de l’Art), L'exil à Paris - Kokoschka, présent dans l’absence
Bernadette Reinhold (Oskar Kokoschka-Zentrum, Universtiy of Applied Arts Vienne), Oskar Kokoschka and Austria. Aspects of a difficult relationship
Aglaja Kempf (Fondation Oskar Kokoschka, Musée Jenisch, Vevey), Kokoschka et l’expérience suisse
Régine Bonnefoit (Université de Neuchâtel), “Tu ne tueras point”. L’engagement pacifique de Kokoschka à Prague (1934–1938)